ART – ARCHITECTURE

 

 


Notre intérêt pour l’art et notre conviction de l’existence d’immenses potentialités de synergies avec l’architecture contemporaine, nous ont amené à développer une méthode de travail originale, intégrant un artiste à l’organigramme des projets développés par l’atelier, très en amont dans le processus de conception.

Ces collaborations sont l’occasion de questionner les approches et modèles de l’art de bâtir, en instaurant un dialogue avec des artistes dans le cadre du processus créatif propre à la conception architecturale.
Elles visent à engendrer des propositions d’œuvres spécifiques et indissociables de l’architecture.
L’irruption de la figure de l’artiste au sein de l’équipe de maîtrise d’œuvre agit comme un libérateur de parole, enrichit le dialogue avec la maîtrise d’ouvrage comme avec les futurs utilisateurs, et facilite les mécanismes d’appropriation.

 


SANDRA ROCHA
LA CASCADE

La cascade est une œuvre de Sandra Rocha, issue d’une vaste série d’images inspirées à l’artiste par la lecture des Métamorphoses d’Ovide. Un travail photographique de longue haleine où les dieux s’incarnent en humains, en animaux non humains, en plantes ou en éléments naturels.

Cette cascade, qui coule sur une des îles des Açores au Portugal, archipel natale de l’artiste, subit à son tour une métamorphose : elle devient une protection murale en céramique dans le hall d’un immeuble de logements sociaux à Boulogne Billancourt, ville où l’artiste a élu domicile.

Dès les premières discussions autour du projet architectural, Sandra Rocha a mis au centre de ses préoccupations les habitants de l’immeuble, en imaginant leurs allers et venues quotidiennes, et en questionnant quelle pouvait être la place d’une image dans cet immeuble, et ce que l’image pouvait légitimement représenter. Si la thématique de l’eau s’est vite imposée, l’idée de la faire couler sur toute la hauteur du mur du hall est apparue progressivement, à force de réfléchir à l’impact recherché. In fine, l’image, sa taille, sa position, sa matérialité, s’imposent comme autant d’évidences, et cette cascade à la fois discrète et immanquable, insuffle dans la séquence d’entrée une dimension aussi poétique que ludique.

Une évidence, alors que la sombre roche basaltique açorienne forme l’envers totalement inattendu de la claire roche calcaire de la façade de l’immeuble, dernière et improbable métamorphose d’une pierre sédimentaire extraite d’une carrière de l’Oise et faite architecture.

 


REGIS SENEQUE
CONSTELLATION DE L’ECHO

Convaincus des potentialités de synergies qui existent entre création plastique et architecture contemporaine, Atelier Martel a développé des méthodes de travail permettant d’intégrer, dès la phase de conception, des artistes au cœur de leurs projets. Pour le concours  de réhabilitation, de l’extension et de transformation d‘un ancien immeuble de bureaux en immeuble logements situé au boulevard Macdonald, Atelier Martel a amorcé une réflexion avec un·e artiste plasticien·ne et fresquiste qui a esquissé le projet « Constellation de l’Écho ». Régis Sénèque  a imaginé une constellation de neuf météorites, réalisées en matériaux de réemploi et disposées sur les façades (côté rue et côté cour), le porche, le toit, l’îlot central du bâtiment et la cage d’ascenseur. De couleur dorée, elles seraient visibles aussi bien depuis l’extérieur que l’intérieur du bâtiment.

En matérialisant des météorites tombées sur Terre à des périodes différentes (de l’antiquité à nos jours) et sur des territoires différents (France, Chine, Égypte, EUA, etc.), l’artiste établit tout d’abord un parallèle avec les futur·es usager·es amené·es à évoluer au sein du bâtiment : à l’instar des météorites, ces dernièr·es sont issu·es d’histoires et de trajectoires multiples (nationalités, parcours de vie, etc.). À travers son installation, l’artiste propose alors d’imaginer un bâtiment unificateur qui célèbre la diversité des trajectoires individuelles de ses habitant·es. Ensuite, il questionne l’ancrage territorial au sol du bâtiment ; en contrepoint du mouvement de chute libre que réalise la météorite, l’installation renvoie aux « pépites d’or » recherchées puis extraites par l’Homme au moment de la destruction, construction ou réhabilitation d’un édifice. Il créé alors un réel tracé entre le ciel et la terre, entre le toit et le sol. Enfin, par cette constellation imaginaire, l’artiste propose d’unifier symboliquement entre eux l’architecture et ses habitant·es. Il invite à un voyage visuel et sensoriel du quotidien celles et ceux qui habitent, longent ou entrevoient ce bâtiment situé aux abords du périphérique.

Finalement, ces formes de co-productions portées par la maîtrise d’œuvre enrichissent également le dialogue entre tous les acteurs du projet, au sein de la Moe, comme de la Moa mais aussi avec les entreprises de construction, et bien sûr les futur·es usager·es des espaces.

 


EMMANUELLE LEBLANC
LUX LOCI

Projet d’intervention artistique pour le future ensemble immobilier Mérignac-Marne, Lux Loci est une œuvre in situ aux variations chromatiques à la fois délicates, profondes et diffuses. L’ image proposée – sorte de synthèse atmosphérique d’espaces, de moments ou d’images traversées par la mémoire – évoquera tantôt un plein soleil, des paysages de brume, la nuit ou encore des crépuscules dilués par des teintes vivifiantes.

L’intervention consiste en la fragmentation et la distribution de cette “image” dans les communs intérieurs de l’ensemble immobilier : parking et/ou halls et/ou couloirs et/ou escaliers et/ou salle commune. Lux Loci déploie graduellement ses variations chromatiques dans la verticalité : du sol du parking au R+5,R+6 et R+7.

Chaque étage possède ainsi sa part du dégradé, son identité chromatique.


AGATHE GIRARD

Le bâtiment Andy s’appuie sur l’histoire du passé industriel de la ville depuis le 19e siècle pour créer une diversité architecturale faisant sens. La proposition plastique s’inscrit dans cette volonté de faire écho au patrimoine nantais de manière complémentaire. La ville de Nantes et son port se sont développés grâce à une industrie croissant au début du 19e siècle et grâce à l’exploitation de la Loire pour faire circuler, acheminer ou évacuer les différents produits et marchandises.

À l’époque, Nantes surnommée la Venise de l’Ouest était une ville divisée en îlots et sectionnée par les bras de Loire, appelés “boires”. À la fin de cet essor industriel, et pour développer de nouveaux modes de déplacements (routes, chemins de fer…) les boires sont ensevelis et comblés pour créer un territoire plus uniforme et donc plus exploitable. La Loire est un des fleuves de France les plus exploités et un des plus mouvants. Son lit évolue perpétuellement et les îles se forment ou disparaissent continuellement, que ce soit par des phénomènes naturels ou par la main de l’homme. Tout comme l’évolution du fleuve, l’Île de Nantes change de visage et se renouvelle pour faire émerger de nouveaux modes de vie, de nouvelles histoires, de nouveaux imaginaires architecturaux et paysagers. Il s’agit de créer un parallèle plastique entre la construction architecturale de l’îlot Andy et la formation d’îles par sédimentation.

À travers cette volonté de créer des espaces de circulation et d’échanges réinitialisables, Andy possède deux bâtiments d’angles construits en diagonale pour structurer l’îlot et appuyer son identité dans le dessin urbain. L’un d’eux, le bâtiment grand-angle R+6, est construit en dénivelé, ce qui propose de porter un regard stratifié sur l’architecture et paraît faire écho à la géologie du territoire.

Pour rendre ce parallèle lisible et visible sans pour autant dénaturer l’architecture, mais bien au contraire, mettre en lumière l’histoire des sous-sols sur lequel l’îlot sera construit, les sous-faces des balcons de ce bâtiment semblent les plus justes pour penser l’œuvre. Il s’agit de retranscrire le paysage de bords de Loire par des marbrures de béton coloré qui évoquent à la fois des notions géologiques de sédimentations, à la fois des notions hydrauliques des flux et des variations du lit du fleuve depuis la fin du 19e siècle.


HUGO DEVERCHÈRE

L’enjeu du projet est de produire une intervention artistique indissociable du bâtiment. Inspiré du contexte et de l’histoire géologique riche de la région du Léman, Il accompagne et complète le geste et la pensée architecturale en l’ancrant dans une dimension organique et évolutive. Le sous-sol de la commune d’Annemasse se situe dans une zone de rencontre de différentes formations et strates sédimentaires : dépôts glaciaires du Léman, Molasse et flysch des Voirons. Il s’agit de travailler les façades en béton du bâtiment comme une entité minérale qui fonctionne comme le reflet de la complexité géologique du sous-sol, dimension à la fois constitutive mais dissimulée du paysage régional.

En développant des formulations de béton architectonique et leur méthode d’emploi spécifique, la volonté est de permettre, à l’échelle de l’enveloppe du bâtiment, l’apparition d’un paysage minéral fait de variations localisées de couleurs et de textures. Ces variations, qui ne correspondent pas à un dessin prédéfini, est obtenu par la superposition et la rencontre de de ces formulations qui entrent en « réaction » les unes par rapport aux autres, en exploitant les qualités propres du matériau, sa composition, ses caractéristiques (porosité, propriétés rhéologiques, squelette granulaire etc.) et l’anticipation de son vieillissement.

L’inscription du bâtiment dans son environnement se fait ici par contraste. Sa vision nous projette vers un ailleurs et nous offre une lecture de ses évolution et transformations à travers des âges
immémoriaux. Il nous met en présence de multiples temporalités, du passé lointain auquel il se réfère, à sa propre durée pendant laquelle il continuera d’évoluer.


JULIEN SERVE
VEILLEUSES

Mosaïque

Pour la future résidence d’étudiant·es-ingénieur·es Supméca, Julien Serve s’appuie sur les représentions de l’athlète antique qui recherche l’harmonie parfaite entre le corps et l’esprit. Indissociables, ces deux composantes concourent à l’idéal antique d’excellence et d’équilibre visé par les athlètes. Si les penseurs antiques ont pris pour outil de référence le corps comme symbole de rationalisme en architecture (à l’instar de Vitruve), la Renaissance a également poursuivi cette recherche sur le corps comme élément de mesure et de représentation du monde (notamment avec les travaux de Léonard de Vinci). L’artiste propose alors de s’inscrire, par un geste artistique, dans cette lignée.

Sur l’ensemble des sept niveaux de la résidence ISAE-Supméca, chaque palier accueille une installation lumineuse.

Les sept œuvres mettent en scène l’interaction entre la figure imbriquée du cercle et du carré et celle des corps en mouvement. Ainsi, les caissons lumineux représentent à chaque étage un athlète en tension. Les corps dessinés par l’artiste sont à la fois olympiques et paralympiques, valides et empêchés, à l’image de la multiplicité et diversité des corps qui nous entourent.

Pour la réalisation de l’œuvre, l’école voisine Supméca a été sollicitée. La conception technique de l’œuvre a ainsi été confiée à des étudiant·es qui ont pensé le projet avec l’artiste et les architectes, participant ainsi activement à la fabrique de cette œuvre phare de leur future résidence.

Installée avant les Jeux de Paris 2024, l’œuvre agit comme témoin de la venue des athlètes dans ce bâtiment et rappelle a posteriori le passage des Jeux olympiques et paralympiques dans la capitale française.


BERTRAND SEGERS
LE BESTIAIRE DE LA DCPA
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Dans le cadre de l’aménagement des bureaux de la Direction de Constructions Publiques et de l’Architecture, L’artiste Bertand Segers a développé la question de l’aménagement des plateaux comme suit :  des formes structurantes sont implantées sur ces plateaux, elles écrivent des formes simples et géométriques,  comme une partition de l’espace. Ces formes intègrent une dimension développée dans des pièces de mobilier, elles ont vocation à intégrer les usages nombreux : s’asseoir, se réunir, s’accouder, poser des documents, faire une table, séparer, isoler, orienter, ranger des livres ou des ramettes de papier…  Mais le dessin caractérisé des formes doit aussi ouvrir à de nouveaux usages que la matière en s’incarnant peut inventer. Les formes retenues, Mastaba, Serpent, Porte, etc, sont traduites dans des petites sculptures. La peinture en fait des jeux d’enfant, des figures comme des personnages ou des animaux : le bestiaire


JULIEN SERVE
NOTRE JARDIN

Pour l’ensemble immobilier de la rue du Poteau, l’artiste Julien Serve a développé une œuvre qui se développe sur l’intégralité du rez-de-chaussée, sous forme d’un pavage de la cour, et d’une matrice de coffrage du mur séparatif d’avec la parcelle voisine.

L’intervention consiste à transposer dans le cadre du quotidien des éléments faisant référence à la « grande histoire », en l’occurrence à un patrimoine architectural et ornemental palatial. Le projet convoque ainsi deux sources de références, les palais de l’Alhambra et de Versailles, dans lesquels l’artiste identifie des motifs ornementaux qu’il réinterprète et transpose rue du Poteau.

Ainsi, le pavage des cours, réalisé en pavés de réemploi, en marbre beige clair et beige foncé, reprend le dessin de la « cour de marbre » du château de Versailles, transfigurant avec intelligence un ouvrage utilitaire en un dispositif plastique saisissant, sans surcout par rapport à un pavage habituel.

La matrice de coffrage du mur des passages couverts en limite sud de la parcelle, est élaborée à partir d’un dessin original de l’artiste, qui reprend, sur un papier millimétré, les formes géométriques des céramiques qui habillent les pieds de mur de l’Alhambra, ennoblissant littéralement le béton brut, tout en évitant le recours à un quelconque revêtement.


CATHERINE BOLLE 
L’ARDOISE SOLAIRE

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L’ardoise solaire est un projet d’intervention artistique dans le cadre de la restructuration de l’hôpital suisse de Paris. Ce texte de Catherine Bolle en présente les intentions fondatrices:
Au fil des trois étages de bas en haut, jusqu’à l’étage du restaurant, de la terrasse-jardin, de l’intérieur jusqu’à l’extérieur, les empreintes d’ardoises, de tavillons, de pierres, de cellules solaires à colorant sec type Graetzel de Solaronix ; Les différents progrès qui ont permis en 500 ans de couvrir les hospitalets, à travers les Alpes, sont représentés.
Cette progression des techniques de couverture et d’épargne d’énergie pour s’abriter sont représentées ici avec en terrasse en auvent les cellules solaires, toutes nouvelles, de ce siècle.
Si les traces de carrières d’ardoise et de pierre sont dès les années 1500 présentes vers le Gothard, le Valais, les Grisons, elles sont bien comme celles de nos voisins italiens et français, des bons inventeurs de protections en toiture avec les pierres, taillées.
Le Jura et les préalpes, comme c’était le mode en Europe, de recouvrir façades ou toitures en tavillons. Au bord des lacs aussi.
Au bord du lac Léman, les cellules Graetzel sont fabriquées, par Solaronix, après avoir été mises au point pas les recherches du Professeur Graetzel et ses collaborateurs, à l’ EPFL.
Tout un choix de techniques pour en jouer dans une certaine poètique de l’hospice, hospitalet.
L’idée même de l’abri.

MATHIAS BIBERON
À L’ANTIPODE

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A l’antipode est un projet de collaboration artistique dans le cadre de la construction 35 logements intermédiaires à Homécourt.

Intervenir dans un espace public demande de se projeter dans le temps et de se mettre à la place des usagers du lieu. Le lieu en question est une étroite zone de passage, aménagée en espace vert, située entre des habitations et la route. Les habitants en seront les principales personnes à l’éprouver quotidiennement. Proche pour les piétons, plus lointain de la route. Quoi leur proposer de stimulant à voir, à vivre et à penser ? Le principe d’une œuvre qui soit à la fois sculpture et mobilier, sobre et porteuse de sens m’est apparue comme une réponse possible. La sculpture afin de susciter l’imaginaire de chacun ; le mobilier pour qu’il puisse être vécu simplement. Pour que la frontière entre les deux soit mince, l’objet se doit d’être abstrait, sans référent ni fonction prédéterminée. Abstrait pour ne pas figer le regard, sans fonction précise afin d’être apprivoiser par chacun. Nous savons tous que la terre est ronde sans jamais réellement prendre conscience de ce qui se trouve exactement à l’opposé de nous. En ce qui concerne Homécourt, c’est l’océan Pacifique Sud. Matérialiser cet antipode et en faire un symbole donc. Par un large cylindre à hauteur de banc, percé en son centre, tel un gouffre menant à son point antipodal, et fonctionnant avec l’eau de pluie. Une forme simple et massive, évoquant la profondeur de la Terre et provoquant la visualisation du globe, d’un imaginaire et d’un ailleurs ainsi qu’un possible lieu d’échanges, de pauses, ou de rendez-vous pour les piétons, tout en restant visible et énigmatique depuis la route. Pour l’accompagner, une phrase explicite se déployant tout au long du chemin emprunté. Sous nos pieds.


MAYANNA VON LEDEBUR 
DEDANS-DEHORS

15.EPI GRD EST_Crédit Mayanna von Ledebur

Dedans-dehors est une collaboration artistique dans le cadre de la construction une maison d’accueil spécialisée pour épileptiques. L’artiste souhaitait travailler sur le sens d’un bâtiment dédié à l’épilepsie : comment faire exister le bâtiment sans stigmatiser la maladie et les patients ? Le motif apparaît comme une inscription ancestrale, un dialecte gravé dans le béton racontant l’histoire d’un peuple oublié. Notre collaboration se poursuit à l’intérieur avec un travail sur le repérage permettant aux futurs occupants fragilisés par des crises de pouvoir se retrouver dans le bâtiment. Le projet se réfère à la métaphore albertienne «la ville est comme une grande maison et la maison est comme une petite ville». Ainsi des fresques colorées et imprimées sur de la céramique viennent animer des rues volontairement neutres dont les détails permettent d’éviter tout élément pouvant provoquer des blessures en cas de chute.  Ces fresques sont placées en bout de patio et recrées des « pièces » de lumière permettant de matérialiser les unités auxquelles sont rattachés les occupants.


JULIEN SERVE
LA BELLE HISTOIRE

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La Belle Histoire de Julien Serve est un projet d’intervention artistique dans le cadre de la construction d’un immeuble d’habitation à Paris. L’installation reprend le principe graphique de  12h00 : Tué par une balle de pelote basque (exposition de Julien Serves à l’atelier martel en 2012). Elle sera constituée d’une série de 2013 événements réels de l’Histoire de l’Humanité gravés dans le verre. Ici l’artiste construit sa version de l’Histoire de l’humanité sur les deux derniers millénaires à raison d’un événement par année. La « ligne éditoriale » sera une vision résolument optimiste et réjouissante de l’Humanité. Si l’Histoire est le fruit de choix dans les faits d’actualités ainsi que l’articulation de ces choix  afin de dégager une logique globale, une lecture cohérente du déroulement des événements, la constitution d’une autre histoire radicalement différente, une histoire sous-tendue par un souci global de célébration joyeuse de l’homme est possible.


ROMAIN LAVEILLE 
SANS-TITRE

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Dans le cadre du concours pour l’extension du centre de rééducation professionnelle de Saint-Etienne, la proposition de Romain Laveille s’empare de la structure de l’édifice. Elle évoque simultanément deux temporalités ; une architecture qui représente ce qu’elle aurait pu être et une architecture qui s’arrêterait avant sa rationalisation informatique. Une construction à main levée, à l’état du premier coup de crayon. Paradoxalement et de façon anachronique, ce sont les dernières avancées technologiques qui permettent cette apparente régression. Il s’agit de considérer le croquis de l’architecte comme le dessin final du projet. Dans un rapport qu’entretiennent historiquement l’art et l’architecture, le mur habituellement supporte l’œuvre. Ici ce serait le mur lui-même qui deviendrait le sujet et l’objet du dessin qui à son tour lui donnerait sa forme. Le mur de l’architecte et l’intervention plastique de l’artiste ne devient plus qu’un.