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Le projet d’intervention artistique de l’artiste Agathe Girard dans le carde de la construction d’un ensemble immobilier à Nantes.

Le bâtiment Andy s’appuie sur l’histoire du passé industriel de la ville depuis le 19e siècle pour créer une diversité architecturale faisant sens. La proposition plastique s’inscrit dans cette volonté de faire écho au patrimoine nantais de manière complémentaire. La ville de Nantes et son port se sont développés grâce à une industrie croissant au début du 19e siècle et grâce à l’exploitation de la Loire pour faire circuler, acheminer ou évacuer les différents produits et marchandises.

À l’époque, Nantes surnommée la Venise de l’Ouest était une ville divisée en îlots et sectionnée par les bras de Loire, appelés “boires”. À la fin de cet essor industriel, et pour développer de nouveaux modes de déplacements (routes, chemins de fer…) les boires sont ensevelis et comblés pour créer un territoire plus uniforme et donc plus exploitable. La Loire est un des fleuves de France les plus exploités et un des plus mouvants. Son lit évolue perpétuellement et les îles se forment ou disparaissent continuellement, que ce soit par des phénomènes naturels ou par la main de l’homme. Tout comme l’évolution du fleuve, l’Île de Nantes change de visage et se renouvelle pour faire émerger de nouveaux modes de vie, de nouvelles histoires, de nouveaux imaginaires architecturaux et paysagers. Il s’agit de créer un parallèle plastique entre la construction architecturale de l’îlot Andy et la formation d’îles par sédimentation.

À travers cette volonté de créer des espaces de circulation et d’échanges réinitialisables, Andy possède deux bâtiments d’angles construits en diagonale pour structurer l’îlot et appuyer son identité dans le dessin urbain. L’un d’eux, le bâtiment grand-angle R+6, est construit en dénivelé, ce qui propose de porter un regard stratifié sur l’architecture et paraît faire écho à la géologie du territoire.

Pour rendre ce parallèle lisible et visible sans pour autant dénaturer l’architecture, mais bien au contraire, mettre en lumière l’histoire des sous-sols sur lequel l’îlot sera construit, les sous-faces des balcons de ce bâtiment semblent les plus justes pour penser l’œuvre. Il s’agit de retranscrire le paysage de bords de Loire par des marbrures de béton coloré qui évoquent à la fois des notions géologiques de sédimentations, à la fois des notions hydrauliques des flux et des variations du lit du fleuve depuis la fin du 19e siècle.