L’œil concave

 

Une exposition de Emmanuelle Leblanc

Vernissage public de l’exposition le jeudi 6 octobre 2022 à partir de 18h à l’Atelier Martel, en présence de l’artiste.

Exposition du 6 octobre 2022 au 6 janvier 2023, des visites sont organisées sur réservation.


D’un côté il y a l’architecture et la matière comme terrains d’expérimentations formels, de l’autre il y a la couleur et les ambiances comme expériences sensibles ; c’est à la jonction de ces deux pendants que se place cette nouvelle exposition. Pénétrer dans l’installation in situ d’Emmanuelle Leblanc c’est se plonger dans un univers à la fois architectural et chromatique qui propose, le temps d’une exposition, une modulation de l’espace d’Atelier Martel.

En franchissant le seuil de l’installation, l’œil de l’observateur·ice s’active : son œil externe imprime physiologiquement l’image de l’oeuvre sur sa rétine, tandis que son œil interne – l’œil concave – dépasse l’image pour trouver le sensible. Pour l’artiste, l’œil concave permettrait alors de se distancier de la matière, visible de prime abord, pour révéler l’intangible, voire même l’intime.

Pensée en creux, l’exposition accueille le vide et joue avec le plein à travers l’ajout d’éléments architecturaux à la structure des bureaux. Emmanuelle Leblanc s’appuie sur le caractère brutaliste de l’espace, avec ses poteaux, poutres et plafonds de béton brut, et y ajoute des formes issues d’autres cultures constructives que sont les arches et les voutes. Elle crée alors une tension et semble vouloir plier  l’architecture droite et orthogonale grâce à une amorce ornementale minimaliste qui évoque la tradition picturale, notamment byzantine, avec ses tons chauds, riches et profonds et ses dominantes dorées. L’espace est alors mis en tension entre ces différentes traditions architecturales et historiques.

Dans la continuité de son travail sur la lumière et sur la feuille d’or, elle poursuit au sein de cet environnement ses recherches pour produire de la lumière via la matière. Si l’or peut être matériellement appréhendé comme une « matière lumière », il est également associé à une forte symbolique du divin ou du mystique dans un certain nombre de cultures ; il ouvre la porte vers l’univers à la fois tangible et intangible, figuratif et abstrait développé par l’artiste. L’exposition se veut alors une modulation de l’espace architectural mais aussi un renouvellement de sa perception sensorielle et sensible, dont chacun·e peut faire l’expérience, à sa manière.