Opération de restructuration d’une maison en secteur sauvegardé
Le lotissement Dieulafoy (1921) est issu d’une promotion immobilière privée, et illustre un cas assez rare pour l’époque de construction de pavillons individuels à destination de la classe moyenne. Les 44 maisons accolées ont été conçues par l’architecte Henry Trésal. Il s’agit d’un modèle déposé, multiplié par la suite dans tout le quartier. Parfaitement cohérent dans sa répétitivité, le lotissement “Dieulafoy” présente un type intermédiaire d’habitation individuelle, entre la villa bourgeoise et le pavillon de banlieue, destiné à satisfaire les nouvelles exigences de confort d’une population plus aisée que celles des deux lotissements voisins (groupe des peupliers et îlot rousselle), mais encore trop modeste pour acheter un terrain et y faire intervenir un architecte.
La plupart des pavillons ont fait l’objet de modifications au cours du 20ème siècle, comme la transformation des « remises à auto » en pièces à vivre, l’ajout de sanitaires dans les retraits de façade qui scandaient le rythme des mitoyens, ou des ravalements modifiant la modénature des enduits. Ces transformations, traitées différemment selon les propriétaires, ont contribuées à « individualiser » le modèle originel. Le sentiment d’une grande unité demeure, en même temps que la perception d’une importante diversité.
Le n°4 de la rue Dieulafoy, objet du présent projet, se différencie des autres pavillons par un décrochement de sa façade en deux travées, afin de rattraper l’alignement avec l’immeuble mitoyen. Il est en revanche caractéristique des évolutions/transformations évoquées plus haut.
Le projet de rénovation propose de redonner à la façade sur rue ses caractéristiques morphologiques initiales, à savoir la restitution du ”creux” de façade assurant la liaison avec le pavillon mitoyen et la reconstitution de la proportion du percement correspondant à la porte de l’ancienne remise à auto. Tous les éléments caractéristiques de la façade sont conservés et remis en état : perron, balustres, ferronneries, muret et grille de clôture…Il ne s’agit pas pour autant d’une reconstitution à l’identique, et nous avons au contraire traité ces deux interventions de manière contemporaine, en utilisant une peau lisse de verre blanc : ainsi, l’aspect extérieur fait écho à la matière et à la couleur du mur maçonné, tandis que la lumière pénètre généreusement l’intérieur. Celui-ci est totalement restructuré suivant un parcours en spirale qui lie les trois niveaux, et dont une bibliothèque de 10 000 ouvrages constitue le fil d’Ariane. La supression de cloisons, l’ouverture de trémies dans les planchers et la toiture ainsi que l’agrandissement de baies sur jardin permettent de générer un plan et des modes d’habiter en relation avec les thématiques progressistes de la “modernité“ architecturale des années 20 à Paris.
- Programme : restructuration d’une maison
- Client : privée
- Localisation : Paris (13)
- Surface : 150 m² SHAB
- Coût travaux : n.c.
- Performance environnementale : s.o.
- Equipe : Architecte Mandataire , Atelier Martel
- Artiste : s.o.
- Autres intervenants : s.o.
- Crédits : s.o.